Composition photo
Composer l’image
Lorsque vous prenez une photo, vous d’organisez tous les éléments de la scène dans le cadre : c’est ce que l’on appelle la composition.
Si vous faites une photo, c’est qu’il y a quelque chose d’important devant vos yeux que vous voulez faire ressortir. C’est sur cet élément que vous devez vous attarder. Il faut composer l’image autour de lui.
Vous allez prendre en compte :
•règle des impairs,•la règle des tiers,•les lignes de force de l’image qui vont guider l’œil, la perspective,•laisser de l’espace pour le regard ou le mouvement du sujet,•la netteté de tout ou partie de l’image (et donc la profondeur de champs),• la présence ou l’absence dans le cadre de certains éléments•utilisez les cadres naturels (fenêtre, embrasure porte, ouverture grotte, tunnel…),•utiliser tout l’espace du cadre,•les couleurs (chaudes : mouvement, froides : éloignement, contrastes, zones sombres/claires).• la place donnée à chaque élément (est-il petit ou grand sur le cliché ?)• les perspectives• les lignes de force de l’image qui vont guider l’œil
Mais ne perdez pas de vue que les règles sont faîtes pour être transgressées. Si vous avez envie de composer votre photo en dehors de ces règles, faites-le !
Mais avant de les transgresser il faut les maîtriser.
Règle des impairs
Une image est visuellement plus attirante si le nombre de sujets est impair.
Par exemple, si vous photographiez plusieurs personnes, arrangez-vous pour ne pas en photographier 4, mais plutôt 5, ou 7.
Évidemment pour certaines photos c’est à peu près impossible (mariage, famille), mais quand c’est possible, essayez d’y penser.
Cette règle n’est pas seulement valable pour les personnes, mais pour n’importe quel sujet y compris les fleurs par exemple
A l’inverse, si vous souhaitez prendre la règle à contre-pied, en photographiant deux sujets par exemple, vous pouvez accentuer cette impression en utilisant la symétrie : deux personnes qui se regardent peuvent créer une image forte.
Laisser de l’espace pour le regard ou le mouvement du sujet
Si votre sujet (Homme ou animal) regarde dans une direction, il vaut mieux le placer dans la direction opposée de ce regard.
S’il regarde à gauche, il faut le placer à droite du cadre et laisser de l’espace libre à gauche.
En effet, quand une personne regarde une image qui représente un sujet qui regarde dans une direction, ses yeux sont naturellement portés dans la même direction. Laisser de l’espace dans cette direction permet de mieux s’immerger dans l’image et met à l’aise la personne qui regarde la photo, le personnage sera moins enfermé dans la photo.
De même quand vous photographiez un sujet en train de bouger : un coureur, un cycliste, une voiture de course, un oiseau qui vole, etc… il faut lui laisser de l’espace pour « bouger ».
La règle des tiers
Elle consiste à placer les éléments importants de l’image sur les lignes verticales et/ou horizontales qui coupent l’image aux tiers, voire à leurs intersections (les points forts de l’image).
Le principe consiste à découper (mentalement) l’image en trois tiers en traçant (toujours mentalement) deux droites verticales et deux droites horizontales :
Il faut placer les lignes horizontales majeures le long d’un des deux axes horizontaux. Comme l’horizon par exemple :
Sauf cas de ciel très joli et chargé de beaux nuages, il est donc inutile de présenter une surface énorme de ciel pour un tout petit bout de terre, surtout si votre sujet est à terre ! C’est une « erreur » très classique
Il faut placer les lignes verticales majeures le long d’un des deux axes verticaux.
Il faut placer votre sujet sur une de ces lignes, ou à une de leurs intersections (points forts).
Il faut donc ne surtout pas centrer votre sujet ni même les éléments qui l’entourent !
Quand briser la règle des tiers ?
Cette règle est conçue pour éviter de couper l’image en deux. Quand vous la brisez, c’est donc dans le but précis de la couper en deux, ce que vous pouvez être amenés à faire pour deux raisons principales :
1. Souligner une symétrie, comme par exemple si vous avez deux arbres qui se penchent au-dessus d’une rivière relativement rectiligne, ou deux personnes de profil qui se regardent.
2. Souligner la différence entre deux ambiances : j’ai en tête un cliché de Willy Ronis « Petit café à Venise », parfaitement divisé en deux avec à droite un café et à gauche la rue.
L’idée de base qui justifie la règle des tiers est que l’oeil parcours ou « balaye » naturellement l’image en partant du coin en haut à gauche et en arrivant en bas à droite, en formant ainsi une sorte de Z. Si on place le sujet au centre de l’image on a tendance à casser ou bloquer cette dynamique naturelle de « lecture » de l’image. Alors que si le sujet est placé sur point fort (ou s’il est simplement décentré, d’une manière ou d’une autre), le regard peut plus facilement parcourir l’image.
D’une manière générale, on cherchera donc une composition qui permette au regard de parcourir aisément l’image ; mieux encore : on cherchera à construire une image qui motive le spectateur à parcourir l’image, qui incite l’oeil à parcourir l’image le plus longtemps possible. Pour ce faire, on peut essayer de trouver quelque chose d’amusant, un angle de vue original, un pattern qui se répète (formes, couleurs, textures), un effet de surprise qui ne se révèle qu’après un moment d’observation de la photo, etc.
Remplissez le cadre
ça peut paraître évident, mais si votre sujet est trop petit sur la photo, il aura du mal à attirer l’attention. C’est une règle extrêmement simple, mais remplir le cadre avec son sujet peut donner beaucoup d’intensité à vos images. La plupart des mauvaises photos (type photos de vacances prises par Tata Jeanine) ont ce défaut : les sujets ne dominent pas l’image. Donc rapprochez-vous, zoomez, faîtes quelque chose mais il faut qu’on voit votre sujet ! Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas lui laisser de place du tout, mais qu’il faut que le sujet domine l’image.
Évidemment, vous pouvez prendre cette règle à contre-pied : une personne isolée dans un endroit désert et toute petite sur le cliché peut produire une image forte par exemple.
Utilisez les cadres naturels
Je ne parle évidemment pas d’imprimer vos photos et de les mettre dans un cadre En fait, cette technique consiste à placer votre sujet dans un cadre naturel : une fenêtre, une embrasure de porte, la meurtrière d’un château fort, l’ouverture d’une grotte, un tunnel, ou même en utilisant des gens (comme sur cette photo de concert où j’ai voulu montrer que j’étais dans le public).
Le but est qu’il reste deux choses dans votre image : le sujet et le cadre, qui est peu important en lui-même et ne sert qu’à attirer l’attention vers votre sujet. Bien utilisé, ce principe est très puissant, et présente plusieurs avantages : il donne un contexte, donne de la profondeur à l’image, produit du mystère (en laissant place à un peu d’imagination si le cadre n’est pas clairement reconnaissable par exemple), et bien sûr mène l’œil vers le sujet.
Les couleurs
On peut également utiliser les couleurs au service de la composition.
Par exemple, les couleurs chaudes (jaune, orange, rouge) ont tendance à évoquer un mouvement excentrique, qui se rapproche du spectateur.
A l’inverse, les couleurs froides (bleu, vert, violet) évoque plutôt un mouvement concentrique, qui s’éloigne du spectateur. En jouant sur ces propriétés, on peut accentuer par exemple le jeu de plan (couleurs chaudes au 1er plan, couleurs froides en arrière plan).
Les couples de couleurs complémentaires (p. ex. bleu/orange, vert/violet) ont également des effets visuels intéressants pour la composition.
Symbolique des couleurs :
• blanc : vie, naissance, pureté, vertu, silence ;
• jaune : joie, stimulation (mais aussi vanité, gène, maladie) ;
• orange : expansion, attention, stimulation ;
• rouge : fougue, excitation, passion, exubérance, danger, agressivité ;
• vert : détente, espérance, destin, hasard, jeunesse, nature ;
• violet : mystère, richesse (mais aussi malaise, trouble) ;
• bleu : calme, sérieux, spiritualité, fraicheur, hygiène ;
• noir : austérité, pouvoir, menace, ténèbres, mélancolie, mort.
Les lignes
guident l’œil du spectateur, que ce soit sur le sujet principal ou sur la direction que doit prendre le regard. De cette façon, elles contribuent non seulement à créer une atmosphère, mais elles harmonisent l’ensemble de l’image.
Une ligne peut être suggérée aussi par une succession de points. C’est ce que l’on appelle la ligne optique.
Il existe également une symbolique associée aux lignes d’une image.
lignes droites horizontales et plans verticaux : évoquent la dignité, la spiritualité, la force, la solidité. Elles renforcent également l’aspect imposant de l’objet, puisqu’elle guident le regard vers le haut.
lignes droites verticales et plans horizontaux : évoquent le calme, le repos, la tranquillité, la stabilité ;
lignes droites obliques et lignes brisées : évoque le mouvement, le dynamisme, la tension, l’agitation ;
lignes courbes : évoque la douceur, la sensibilité ;
lignes diagonales : elles donnent beaucoup d’impact à une image, car elles renforcent l’impression de profondeur. De plus, elles créent un effet de mouvement, parfois de déséquilibre.
Analyser une image
Avant d’analyser une œuvre, on s’interroge sur son auteur
Le DÉNOTÉ : On décrit ce que l’on voit sans interpréter
Le CONNOTE : On analyse le sens caché symbolique de tous les éléments