Boitiers numériques : comment trouver le nombre de déclenchements ?
Sources : Publié le 17 décembre 2013 dans Actualités Articles et dossiers par Volker Gilbert
Lors de l’achat ou la vente d’un appareil photo, le nombre de déclenchements fait partie des indicateurs les plus parlants pour connaitre l’état de l’objet de convoitise. Semblable au cœur humain, l’obturateur est en fait une des pièces d’usure les plus révélatrices d’un appareil photo.
Alors que la plupart des appareils réflex d’entrée de gamme sont conçus pour supporter entre 50 000 et 100 000 déclenchements, les obturateurs d’appareils semi-professionnels (Canon 5D Mark III, Nikon D800) sont encore plus résistants puisqu’ils supportent entre 150 000 et 180 000 déclenchements. Quant aux appareils professionnels, ils sont donnés pour entre 200 000 et 400 000 déclenchements. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’un appareil est condamné à mort dès qu’il arrive au nombre de déclenchements spécifié par le fabricant. Bien au contraire, certains obturateurs cèdent prématurément alors que d’autres résistent plus longtemps que prévu. Heureusement, l’échange de l’obturateur fait partie des interventions les plus courantes en service après-vente . Toutefois, en fonction du modèle de l’appareil, il coute entre 300 et 800 euros — de quoi se poser la question si l’achat d’un appareil d’occasion (trop) bien rôdé est vraiment une si bonne idée…
L’application ShutterCount n’existe que pour Mac OS X. Son tarif est tout à fait raisonnable : 2, 69 euros via Mac App-Store.
Si tous les appareils photo répertorient le nombre de déclenchements, ils sont rarement enclins à révéler cette information précieuse. Voici différentes méthodes permettant de l’extraire.
Affichage du nombre de déclenchements d’un boîtier Nikon D300 dans le logiciel Aperçu. Malheureusement, cette option est uniquement proposée pour les appareils qui enregistrent cette information dans les métadonnées EXIF …
Les boitiers Nikon et Pentax enregistrent le nombre de déclenchements parmi les métadonnées EXIF. Il est donc possible de recourir aux services d’un explorateur de métadonnées pour l’afficher.
- Sous Windows, vous pouvez télécharger les utilitaires gratuits XnView, Opanda IExif, KUSO Exif Viewer ou le couple composé de l’utilitaire en ligne de commande EXIFTool et de l’interface graphique EXIFTool GUI.
- Sur Mac, il suffit de passer par l’utilitaire Aperçu. Sélectionnez la commande Outils>Afficher l’inspecteur (Cmd+I) et cliquez d’abord sur l’onglet « i », puis sur l’onglet « EXIF » ou « Nikon ». Ce dernier affiche le nombre de déclenchements dans la ligne « Décompte de l’obturateur ».
- Dans Lightroom, vous pouvez installer le plug-in Metadata Viewer de Jeffrey Friedl. En tapant « Shutter » dans le champ de recherche, le décompte s’affiche dans la ligne Shutter Count.
- Camerashuttercount.com demande le téléchargement d’un fichier au format JPEG pour afficher le nombre de déclenchements de la plupart des boitiers Nikon et Pentax ainsi que de nombreux boitiers Samsung et Sony. En revanche, du côté de Canon, seules les deux premières générations de boitiers EOS 1 D et Ds (Digic I et II) sont pris en charge.
Le plug-in « Metadata Viewer » de Jeffrey Friedl permet d’afficher toutes les métadonnées d’une image maître et notamment le nombre de déclenchements de nombreux appareils photo.
S’il est possible de passer par le service après-vente Canon pour se renseigner sur le nombre de déclenchements que l’obturateur a subi, ce n’est guère pratique. Heureusement, il existe plusieurs solutions qui fonctionnent avec différentes générations de boitiers :
- le site EOSCount fonctionne via l’installation d’un applet ActiveX (sous Windows) ou en installant l’utilitaire du même nom (sur Mac). EOSCount prend en charge les appareils suivants : EOS 1000D, 450D, 500D, 550D, 1100D, 600D, 650D, 700D, 100D, 40D, 50D, 60D, 70D, 7D, 6D, 5D Mark II, 5D Mark III, 1D Mark IV, 1D X et 1D C. Notez que chaque consultation doit être payée via PayPal;
- le logiciel ShutterCount, uniquement disponible sur Mac et commercialisé via le Mac App Store, affiche le nombre de déclenchements des boitiers suivants : Canon EOS-1D Mark IV, 1D X, 5D Mark II, 5D Mark III, 6D, 7D, 50D, 60D, 70D, 100D, 550D, 600D, 650D, 700D et 1100D. Le logiciel affiche également le numéro de série et le nom du propriétaire du boitier qui doit être connecté à l’ordinateur en passant par le câble USB;
- le site Astrojargon propose deux logiciels : EOSInfo, uniquement disponible pour Windows, succède à 40DShutterCount qui est réservé à Mac OS. Bien que ce dernier semble être réservé à un seul modèle de boitier, les deux logiciels prennent en charge tous les boitiers DIGIC III et IV, sauf les boitiers de la série 1D et Ds;
- sous Linux, il est possible d’obtenir le nombre de déclenchements de la plupart des boitiers via gPhoto . Une fois le logiciel installé, tapez la ligne de commande suivante (enlevez les guillemets) : « gphoto2 –get-config /main/status/shuttercounter »;
- si votre smartphone œuvre sous Android, vous pouvez utiliser l’application DSLR Controller. Reliez votre appareil à votre smartphone en passant par un câble USB. L’option « Shuttercount » affiche ensuite le nombre de déclenchements;
- pour finir, vous pouvez installer le micrologiciel supplémentaire Magic Lantern sur un des boitiers Canon compatibles. Celui-ci se greffe sur le micrologiciel officiel et exploite de nombreuses fonctionnalités cachées via un menu séparé. L’onglet Debug affiche alors dans le menu le nombre de déclenchements, avec un décompte précis des déclenchements « classiques » et des déclenchements en mode LiveView.
EOSCount vous demande de payer pour chaque nouvelle consultation.
L’information est-elle fiable ?
En cas d’achat ou de vente d’un appareil photo d’occasion, on s’attend bien évidemment à ce que le nombre de déclenchements corresponde vraiment au nombre d’activations de l’obturateur. Pour en être sur, n’hésitez pas à utiliser deux outils différents pour comparer les résultats. Rassurez-vous, la plupart des solutions citées sont suffisamment précises bien que la plupart ne tiennent pas compte des déclenchements en mode LiveView et de l’utilisation de l’appareil en mode vidéo . Le nombre de déclenchements ne reflète pas toujours l’état d’usure d’un appareil photo : dans les mains d’un baroudeur, un boitier s’use bien plus rapidement que dans celles d’un photographe de studio qui enchaîne des prises de vue de produits. Rappelons aussi que l’obturateur n’est pas l’unique pièce d’usure – lors de l’achat d’un boîtier d’occasion, il faut aussi tenir compte de son aspect général ainsi que de l’état des afficheurs LCD et du capteur.
Le logiciel ShutterCount et le micrologiciel Magic Lantern s’accordent ici sur le nombre de déclenchements d’un Canon EOS 5D Mark II. Notez que Magic Lantern en répertorie également les déclenchements en mode LiveView qui ne sont pas pris en compte par ShutterCount. Le micrologiciel estime que l’obturateur de mon boîtier a travaillé bien trop souvent (Too many shutter actuations)- c’est bizarre étant donné qu’il est officiellement donné pour 150 000 déclenchements !